15 MARCH 1935, Page 15

Tourisme fra,ncais

[D'un correspondant parisien] Ex depit des chutes de neige qui serneient, ces jours derniers, a laves flocons leur cotonneuse blancheur sur le sot surpris de cc tardif manteau. il est aise, a plus d'un signe, de deeeler les furtives approches du printemps. Bientet, sous les feux rayonnants d'un jeune soleil, inquiet encore et comme boule- verse de son propre pouvoir, l'appel du voyage va retentir dans les coeurs. Et les beautes d'une nature renaissante, anxieuse de renouveau, s'epanouiront en de multiples seduc- tions: La mer, la montagne et les bois rivaliseront d'invites, que le touriste, secouant in torpeur molle de In paresse hivernale, sentira s'infiltrer en lui, comme autant de frais- ruisselets.

Parmi les pays que la Providence a combles de ses ressources, la France n'a point l'impression de faire figure de desheritee. Les etrangers qui l'ont visit& se sont, de tout temps, accordes vanter in douceur de son elimat, la purete de ses ciels et In tendresse de ses horizons. Elle a la ceinture opaline de flots glauques qui encercle d'une dentelle d'attraits l'Angleterre; elle a les pies alders et les glaces eternelles qui couronnent de majeste l'Helvetie ; elle a les palmiers et les fleurs exotiques des rivages africains. Diverse en ses aspects, hospitaliere de tradition, la France, au scull du printemps qui monte, a pense qu'elle se devait de faeiliter la venue chez elle de tons cenx qui raiment ou souhaiteraient, pour l'aimer, In connait re.

Nos amis etrangers n'apprendront point, en effet, sans agrement que des mesures partrealierement avantageuses a leur egard viennent d'être adoptees par les autoritks franesises. Nombre de traeasseries administratives, qui paralysaient jusqu' alors les meilleures volontes, ont ete tres judicieusement supprimees. Des amenagements finan- ciers ont ete, par ailleurs, prevus, qui, etant donne les difficultes des changes. ne peuvent qu'ameliorer fort sensiblement l'ensemble des relations touristiques avec noire Pays.

C'est ainsi, qu' au nombre des reforrnes d'ordre legal, on peut signaler. ee 'fait que In possession du passeport ne sera plus, desormais, exigee des membres &associations pro:. fessionnelles connues, pourvu. naturellernent, que celles .ci se trouvent denuees de tout 'earactere d'organisation politique. II suffira que le consul de France certifie conforme la lisle dressee par les interesses, et que ces derniers se munissent d'une simple carte d'ictentite revetue de leur photograph*. Les touristes voyageant isolement ne seront, pour leur pait, passibles que d'un droit de di x francs, leur permettant de sejourner deux mots pleins en France. Quant aux automor bilistes, ifs se verront dispenses de presenter a la frontiere le permis international de eonduire ou, encore, le certificat international automobile. La Direction Generale des Douanes envisage meme la creation de cartes d'entree provisoires, lesquelles seraient delivrees par les postes-frontiere et qui dispenseraient les proprietaires de voitures de toute autre formalite.

L'Office National de Tourisme precise, par ailleurs, que lea divers organismes franeais de transport consentiront doren. a- vant sur leurs tarifs nomaux de considerables reductions. Les compagnies maritimes, par exemple, ont decide d'acco- rder des remises atteignant tin pourcentage de 10 ou 15 sur le prix habituel de la traversee. Les grands rese_aux de chemins de fer se sont entendus, de leur ate, pour etablir une diminu- tion de 60% sur le montant des billets simples a place entiere. Ces billets, au surplus, donneront droit a un abattcment de 40% sur divers circuits permettant de visiter eertaines stations touristiques et climatiques. Les hotels, entin, conformement aux voeux exprimes par les agences, ont fait connaitre qu'il leur serait possible &organiser tout specialement pour les visiteurs etrangers, des forfaits comprenant. tons les frais, taxes, pourboires,. et transports et autorisant a demeurer cinq jours a Paris, pour une somme de 375 francs. Ii y a la, on le voit, une serie de mesures precise% dont ne pourront que se rejouir tous ceux qui, chez nous, souhaitent voir les traditions d'aeeued de la France s'adapter aux amenagements materiels qu'impose, chaque jour plus irnperieusement, In durete presente des temps, R. L. V.