6 OCTOBER 1906, Page 28

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PAN-GERMANISM, HOLLAND, AND BELGIUM.

[To TUE EDITOR OP THE "SPECTATOR."] Most CHER CosTentee,—Je vous adresse quelques reflexions. que m'a suggerees la reponse de M. Dingeldey h l'article du Spectator dans lequel vous ayes appele l'attention de vos lecteum sur mon article "Le Pangermanisme, la Hollande, et ha Belgique." M. Dingeldey dit que les reves du Pangermanisme, sont "M. Guyot's own invention." Ii en resulterait que la Ligue Paugermaniste, les hautes notabilites qui en font partie, son nit ttion en Autriche, sea publications, sea reunions, sea discours, m'appartiendraient. Helas ! mon imagination n'est pas assez riche pour s'offrir an pareil luxe. Le Pangermanisme est objectif. Il est ne apres l'avenement de Guillaume II et il s'est developpe sous son mil paternel. Les personnages officiels qui en out ete les inspirateurs, qui en sont lea propa- g.,ateurs et les adeptes se seraient tenus & l'ecart, i3'ils n'avaient. pas pense que leur action etait agreable. Du reste, M. Dingeldey, :Tres m'avoir fait genereusement cadeau de l'invention du Pangermanisme, avoue qu'il existe ; que non.seulementil existe,. • mais que certains de ses membres nourrissent blest les projets: sur Ia Hollande et la Belgique dont j'ai parle, "I do not want," dit-il, "to deny that there are many Pan-Germans who do think about an annexation of Belgium and Holland." Ii serait difficile de flier un fait si facile it prouver par- de nombreuses citations. Mais M. Dingeldey pretend qu'elles; n'appartiennent gli& des personnes sans autorite qui ne sauraient engager l'opinion d'une nation ni la. politique d'un gouvernement. de he renvoie aux extraits publies par M. Ellis Barker dans la Nineteenth Century du mois de juillet. M. Dingeldey reconnait lui-memo que ces aspirations sont le resultat de hi situation geographique de la Hollande et de Ia. Belgique quand II dit : "I have never read a better pre- sentation of the case for that annexation than your article, and I hope that it will not be widely read in Germany." Je considere cette preoccupation comme inutile; car jo suppose que les hommes d'etat allemands connaissent ha carte du Rhin. On ne pent pas plus demander aux diplomates qu'aux generaux de publier les secrets de leurs projets. Bs out pour habitude non de les proclamer, mais de donner le change en faisant croire gulls wulent faire une chose alors gulls veulent en faire une autre. Cependant on pent les prevoir, en etudiant lea divers coefficients qui determinent la, politiqtte generale d'un pays. Ils no sont pas en nombre infini, on pent les compter et en calculer la force; et, dans le cas actuel, on est autotise it conclure que rannexion de la Hollande et de la Belgique est le plus ferme des projets de In Politique exterienre allemande: (1) Pares que, an point de vim materiel, le grand &nye de l'Allemagne n'a pour debouches que des ports hollandais et beiges; (2) parce que, an point de vim moral, rEmpereur n'a eprouve que des deceptions quand il a essaye d'en detourner le trafic ; qu'il est tres discret dans l'expression de ses reves maritirnes et coloniaux ; (3) parce que in megalomanie allemande vie connait ni obstacles, ni bornes, ni frontieres, ni droit a. rindependance du peuples, si elle gene ses desseins. J'ai vu avec etonnement qua quelques journaux avaient trouve qu'en denoncant ces projets, j'avais rendu un mauvais service a In cause de la paix. Pour en etre con- vaincu, fatten& que ceur, qui out soutenu cette these,

demontrent vaut mieux ignorer les dangers que les prevoir.—Tout a. vons,

YVES GUYOT.