[D'un correspondant parisienj
LES experiences officielles de radiovision realisees, ccs deux: derniers dimanches, par le Poste National des P.T.'r., et qui, pour la premiere fois en France, ont perrnis ii un nombreux public de voir, en memo temps qu'il les entendait, les artistes operant deviant le micro, apparaissent destinees it marquer tine date decisive dans r historic de la science des oxides. Il rant bien reconnaitre, en effet, quc les tentatives effectuees en ce sens, it Paris, des le mots d'avril, n'avaient gliere fourni quc des resultats imparfaits. La puissance reduite de l'emetteur, sa hauteur insuffisante, le nombre restreint des lignes (60 par image, sculement) n'avaient permis d'obtenir quc des reproductions grossi ems, proprement decevantes. II en a etc tout autrement, la semaine passee. Les milliers de Parisiens, admis, stir leur demande, a assister aux scenes projetees simultanement sur dix (•.trans places en divers points de la capitale, out etc unanimes it declarer l'excellence des details et l'impression de realite qui se degageait des surfaces lumineuses. Le succes de curiosite a etc si vast.c et si vit que he Ministers des P.T.T. a aussitot decide d'accroitre le reseau de son experimentation, et quc le moment ne semble plus fres lointain oil, passant du domaine de in recherche it celui de la realisation, des Mums en plein air, install& dans les squares et sur les places, diffuscront, sous les yeux (Tarquin& des badauds ravis, une seance du Parlement ou le plus gracicux des ballets de l'Opera.
Ce resaltat, qui s'aureole, dans l'esprit du profane, d'un eclat quasi miraculeux, s'explique, en fait, par de Iitliorieux efforts, dont la technique, pour titre delicate et sujette encore d'incessantes ameliorations, pout, cependant, se schematises de fagot' asses simple. La nouvelle station de radiovision francaise, en effet, se ramene essentiellement it trois organisms: un studio de prise de vues, d'abord, installs au Minister() ; tine sidle des machines, ensuitc, situ& dans l'un des pilfers de base de la Tour Eiffel ; une autenne, enfin, d'un type tout special, montee it la pointe 'name de la Tour.
Les exigences de In recente emission—considerables, si on les compare it miles de la tentative d'avril—emetteur de 2500 watts, contre 200 ; modulateur it 180 ligncs par image, centre 60---ava Tot oblige it un rude effort les ingenicurs charges clans un delai aussi court, de l'amplification des essais. Its n'ont point menage leur peine, et l'installation materielle do nouveau poste n'a pas manqué d'impressionner les ettrieux autorises it visiter le temple mysterieux.
Qu'on imagine tin studio equip,. outre le micro traditionnel, d'une camera de prise de vtie directe et de rangees de pro- jecteurs mobiles, permettant de deverser une puissance lutnineuse enorme stir les artistes radiovises. Puissance telle, quo, pour eviter aux acteurs lc degagement d'une chaleur qui cut etc intolerable, on a da rendre des mesures special& pour les proteger par un veritable ecran d'air frais. On a, it eet effet, perce le planchcr, pour y edifier plusieurs manehes it l'air, qui conferent au studio l'aspect inattendu d'un pont de transatlantique. Une station de climatisation a, par ailleurs, etc realisee au sous-sol, de facon it ce que la temperature interieure oscine toujours aux environs de 28° centigrades.
La seconds difliculte a consists dans la fabrication du cable neeessaire pour roller, sur tine longueur de pros de deux mulles, he studio do la rue de Grenelle a la chambre des machines de la Tour. 11 a fallu, d'autre part, pour unir cette chambre I'antenne du soma-net, construirc et mentor un " feeder " qui ne mesure pas nioins de 820 yards. Tout, cependant, a etc . resolu, et l'on ne peut que se rejouir des promesses pour l'avenir que cette vietoire annonce. Signalons, enfin, que Pelevation unique de l'antennc de la Tour nest pas seulement un symbols asses clair ; sa signification pratique est, egalement, immense, la radiovision resscmblant sur cc point d la simple vision; e'est-it-dire quo la pollee des images ne dependant que de la non-interposition d'obstaeles sur le trajet des oxides, celles-ci pourront s'etendre, he jour oh la puissance emettriee sera &venue suflisante, jusqu' it l'extreme limite de l'horizon