4 OCTOBER 1986, Page 44

Que la fin nous illumine

Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres, laisse-moi, dans le peu de jours que je Miens, vouer ma faiblesse et ma force a la lumiere: et que je sois change en eclair a la fin.

Moins it y a d'avidite et de faconde en nos propos, mieux on les neglige pour voir jusque dans leur hesitation briller le monde entre le matin ivre et la legerete du soir.

Moins nos larmes apparaitront brouillant nos yeux et nos personnes par la crainte garrottees, plus les regards iront s'eclaircissant et mieux les egares verront les portes enterrees.

L'effacement soit ma fawn de resplendir, la pauvrete surcharge de fruits notre table, la mort, prochaine ou vague scion son desk, soit raliment de la lumiere inepuisable.

Philippe Jaccottet